14 . La vie, c’est comme un jeu de société

La vie, c’est comme un jeu de société, on ne sait pas toujours la carte qu’on va piocher !

Pour moi, la vie c’est comme un jeu de société. Quand on nait, on nous donne un pion de « JE » rose ou bleu de manière schématique (ou multicolore à paillettes si rose et bleu, c’est trop binaire), qu’on place sur le plateau de la vie à une certaine date, époque, location géographique, au milieu d’autres pions avec lesquels on va devoir jouer. Le pion a une certaine forme et certaines capacités de mouvement qui lui sont propres.

 En revanche, après ma naissance, c’est moi qui joue ma partie. C’est un jeu semé d’embûches parce qu’enfant, tu essaies de jouer ta partie mais on t’explique que tu ne sais pas comment t’y prendre et on te propose ou t’impose une façon de jouer. Comme ce sont des joueurs qui semblent plus aguerris, tu leur fais confiance tout le début de la partie. Ca s’appelle l’enfance !

Parfois tu pioches de nouvelles cartes « VIE » avec des événements que tu n’as pas choisis et ça se rajoute dans ton jeu. La position de ton pion est plus ou moins modifiable, la forme de ton pion est plus ou moins malléable et il y a des cartes que tu ne peux pas rejeter. C’est ce que j’appelle le champ de liberté. 

Chacun a son petit paquet de cartes et chacun essaie de jouer sa partie. On peut jeter fréquemment un œil dans le jeu du voisin et se dire que si on avait un jeu de cartes pareil, bien-sûr que notre vie serait plus facile. On peut se dire qu’on a vraiment un jeu de merde depuis le début et passer notre tour. On atterrit alors sur la case « victime-mode » 

Les autres continueront à jouer et pourront déplacer mon pion et rajouter des cartes que je n’aurais pas choisies dans mon paquet. Ce sont les conséquences du victime-mode. Le jeu continue avec ou sans votre accord et votre vie est modifiée en conséquence.

Mais à chaque instant, j’ai la possibilité de revenir dans la partie et regarder mon jeu bien en face et voir ce que je peux en faire. Quand j’ai envie, je pioche une carte « ENVIE » et je regarde comment la placer dans ma configuration de jeu. Je peux déplacer mon pion, je peux déplacer les pions des autres avec ou sans leur accord, je peux leur piquer des cartes ou leur en donner, rejeter des cartes « VIE », rejeter des cartes « ENVIE », découper ma carte « ENVIE » pour qu’elle rentre à l’endroit où je veux la placer. C’est ce que j’appelle le libre-arbitre. 

 La fin de la partie, elle peut arriver à tout moment et personne n’est prévenu à l’avance. Elle peut arriver demain ou dans des années donc l’idée c’est de jouer comme si c’était demain mais en pensant aux conséquences que ça peut avoir sur beaucoup de demain quand-même parce qu’on sait jamais. Certains croient que cette fin de partie, ce n’est que la fin d’une manche et qu’après, on a accès à d’autres cartes magiques pour une partie sans fin. Je fais partie de ces croyants. Mais en attendant de voir les manches qui suivent, je m’investis à fond dans cette partie.

Quel est le but du jeu ? C’est de trouver le but du jeu ! C’est comme si on jouait tous au même jeu mais qu’on ne savait pas vraiment pourquoi. Et c’est en jouant qu’on pourra trouver. D’après certains joueurs qui nous ont précédé et ont laissé des traces de leur partie, il semble qu’être heureux soit un but à envisager sérieusement. 

De ma petite expérience de jeu, j’ai l’impression que ce but passe par l’apprentissage de notre liberté dans n’importe quelle configuration de jeu pour nous conduire à découvrir ce qu’est l’amour inconditionnel.

 Vous voulez jouer avec moi ?