Mon champ de liberté
Nous avons donc tous un champ de liberté. Un champ naturel commun agrémentés des contours propres à chacun. Dans les contours propres à chacun, il y a d’abord ma réalité physique mais également mes conditions de vie.
Chaque personne est unique et possède son cadre propre. Aucun humain ne possède exactement le même cadre qu’un autre.
Il y a le cadre que nous recevons à notre naissance, que nous n’avons pas choisi. Et il y a le cadre dans lequel vous êtes au moment où vous me lisez. Grossièrement, notre cadre est le suivant:
- Notre situation physique : sexe, taille, poids, âge, apparence, santé, couleur de peau, de cheveux…
- Notre situation financière : la taille de notre portefeuille, de notre compte en banque, salarié, au chômage..
- Notre lieu de vie : que l’on vive en France, en Estonie ou en Corée du Nord, à la campagne, en ville… les limites que l’on aura seront différentes.
- Notre histoire : enfance, nombre de frères et sœurs, parents, hérédité…
Est-ce un cadre fixe ?
- Notre corps évolue en permanence, ne serait-ce que notre âge.
- On ne peut pas dire que notre situation financière soit fixe non plus, elle est différente ne serait-ce qu’en début et en fin de mois et plus largement, sur toute notre vie, elle va varier.
- Notre lieu de vie n’est pas forcément le même toute la vie.
- Notre histoire, nous la modifions à chaque seconde.
Ce cadre ne peut donc être fixe qu’à un instant donné. Et donc à l’instant même où vous lisez ces lignes. Ce cadre n’est fixe que dans le maintenant. Sur les contours de ce cadre, quelle est notre liberté d’action ?
- Nous pouvons intervenir sur de nombreux éléments de notre situation physique, de manière artificielle comme des talons pour modifier sa taille, de la couleur pour modifier ses cheveux, des crèmes, du maquillage pour modifier l’apparence de son visage, ou de manière plus interventionniste avec une opération, on peut modifier son sexe, son apparence, sa taille, son poids, sa couleur de peau (big-up Mickael Jackson!)… Sur notre santé, nous pouvons également intervenir jusqu’à un certain point. Nous pouvons délimiter nous-même l’intervention que nous voulons appliquer sur notre situation physique. Personnellement, en dehors du cadre de ma santé, je n’ai pas envie d’intervenir sur mon physique et donc mon cadre de liberté s’arrête à ce que j’ai reçu. Mais même quand on fait le choix d’intervenir au maximum sur notre physique, notre intervention a une limite au-delà de laquelle il est impossible d’aller et ce sera une bordure infranchissable de notre cadre physique.
- Il existe des moyens d’intervenir sur notre situation financière dans une certaine mesure qui viendra également confirmer le contour de mon cadre financier.
- Nous pouvons intervenir sur notre lieu de vie ne serait-ce qu’en déménageant mais ce nouveau lieu de vie contiendra ses contraintes propres.
- Nous pouvons modifier dans une certaine mesure notre histoire à venir mais nous n’avons aucun contrôle sur les choses qui nous tombent dessus. Et nous n’avons aucun pouvoir sur notre passé. Nous ne pouvons pas faire en sorte que quelque chose de notre passé ne se soit pas produit. Nous ne pouvons pas avoir envie d’une autre enfance que celle qu’on a eue. Enfin, on peut en avoir envie mais c’est une envie que l’on ne pourra pas réaliser. Le passé est immuable. Au moins pour l’instant à ma connaissance scientifique personnelle. Peut-être qu’une machine à remonter dans le temps existera un jour mais pour l’instant, on ne peut qu’accepter son passé. On peut soigner les blessures du passé mais on ne peut pas le changer.
Nous avons une petite marge de manœuvre sur notre cadre. Mais nous ne pouvons nous affranchir totalement de ce cadre. En observant ainsi la mesure de notre intervention sur notre cadre, nous repoussons ce cadre au plus large de sa capacité. Nous arrivons alors face aux limites infranchissables de notre champ de liberté.
Ces limites, nous pouvons les détester, vouloir qu’elles n’existent pas, y résister mais nous n’avons pas le pouvoir de les changer. Il nous reste alors la possibilité de les accepter et de voir ce qu’on peut vivre à l’intérieur de notre champ de liberté. C’est là seulement que nous pouvons exercer notre liberté.