« Le désir est l’essence même de l’homme »
C’est pas moi qui le dis, c’est Spinoza !
J’ai essayé de comprendre les tenants et aboutissants de sa philosophie et franchement, ce n’est pas simple. Etant donné le mal que j’ai eu à déchiffrer la citation, je ne me suis pas encore attaquée à « l’Ethique » dans son intégralité mais qui sait, un jour, j’en aurais peut-être envie !
« Le désir, écrit Spinoza, est l’essence même de l’homme, en tant qu’on la conçoit comme déterminée, par suite d’une quelconque affection d’elle-même à faire quelque chose » (L’Éthique)
Whaaaat ? « Le désir est l’essence même de l’homme », ça, je comprends. Je reformulerai comme ça: « l’envie est l’essence même de l’être humain ». (parce que je préfère le mot envie au mot désir et parce que je préfère dire être humain que homme, pour inclure aussi les femmes.)
« En tant qu’on la conçoit comme déterminée […] à faire quelque chose. » Je comprends que le « la » désigne l’essence. Et donc le désir est l’essence de l’homme si, quand on pense à l’essence, on pense à ce qui nous détermine à faire quelque chose. Autrement dit « quand on croit que l’objectif de l’essence est de nous faire agir. »
« par suite d’une quelconque affection d’elle-même. » Je comprends que l’essence sera déterminée suite à l’affection, dans le sens amitié, qu’elle aura d’elle-même mais ça ne voudrait rien dire. Alors cela pourrait être d’une affection que l’homme aurait de l’essence qu’est le désir ? Bizarre aussi. A moins que ce ne soit l’affection dans le sens d’affect ? Si l’essence est affectée, si quelque chose fait bouger l’essence ? Je bloque ses paroles.
Ma citation donnerait:
« l’envie est l’essence même de l’être humain. Cela est le cas quand l’on conçoit que le but de l’essence de l’être humain, si quelque chose la fait bouger, est de le faire agir. «
En étapes, ça donnerait:
- Je conçois que l’essence de l’être humain ait pour objectif de le faire agir.
- un désir ou une envie survient.
- mon essence en est affectée.
- ce désir ou cette envie me met en mouvement.
Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris ce que Spinoza a voulu dire mais moi, je vais vous le dire comme je le pense ! Le fait de percevoir le désir, non plus comme un cercle vicieux entretenu par le manque mais comme notre essence même donne une autre perspective au désir. Je ne perçois plus mon désir comme un vide à combler mais comme un moyen de me mettre en action, comme un mouvement naturel intérieur et personnel qui me pousse à avancer. On n’a plus dans ce cas peur de son désir, on a envie de l’écouter.
Et je vois même le double sens que l’on peut donner à l’essence. L’essence dans le sens de « nature même de l’être humain » et essence comme ce que l’on met dans le moteur pour le faire avancer. L’envie serait alors le sans plomb 98 du moteur humain ! Merci Spinoza !